C'est un communiqué qui vient d'être publié sur le site du Printemps français, la branche radicale des opposants à la loi Taubira. Il se baptise "Ordre du jour numéro un", à la manière d'une armée secrète.
Prenant acte de la promulgation, samedi 18 mai, de la loi sur le mariage pour tous, ce texte se veut le manifeste fondateur d'une "nouvelle résistance" . "La France est actuellement soumise à des forces qui veulent l'asservir entièrement. La bataille ne fait que commencer. Elle se prolongera jusqu'à la victoire."
"A l’aube de ce combat, des partis politiques annoncent déjà leur collaboration avec le pouvoir idéologique, en affirmant faussement que la loi Taubira ne pourra pas être abrogée. En se plaçant dans le camp ennemi, ils se désignent eux-mêmes comme des adversaires", écrivent les auteurs du texte, visant assez explicitement l'UMP.
"Tenus pour cibles"
S'ensuit la proclamation exaltée suivante: "Le Printemps français énonce donc que seront tenus pour cibles : le gouvernement actuel et tous ses appendices, les partis politiques de la collaboration, les lobbies où s’élaborent les programmes de l’idéologie et les organes qui la diffusent."
La déclaration s'achève par : "Cet ordre du jour est immédiatement exécutoire."
Ce texte intervient dans un climat de forte tension, y compris au sein de la mouvance anti-mariage gay et à quelques jours de la grande manifestation du 26 mai, à Paris. Dernier exemple en date de ces antagonismes: la colère provoquée dans les franges les plus radicales par les déclarations de Frigide Barjot après le suicide de Dominique Venner. Voulant distancier son mouvement de ce geste, la porte-parole de la Manif pour tous a parlé d'un acte émanant de quelqu'un d'"un peu dérangé". "Dominique Venner fait partie d'une minorité infime, à la marge [qui veut] des actes violents, des actes forts, ils disent que nous faisons des manifs gentillettes", a-t-elle déclaré mardi 21 mai sur RTL.
Dans la veine de son communiqué ordre du jour, le Printemps français envisage de manifester jeudi ou vendredi devant le siège du Grand-Orient à Paris.